RICARDO KARAM

Le pionnier de la médiatisation des «success stories» à cœur ouve

31 March 2017

Aïda Kassab Paraskevas – Le regard franc et le sourire craquant de ce grand jeune homme simple et élégant nous accueillent dans un intérieur à la fois sobre et fantaisiste. Depuis presque 25 années, ce visionnaire place sous les feux de la rampe, moult personnalités de divers domaines politiques, culturels et artistiques. Fort de ses succès, sans jamais avoir la grosse tête, Ricardo Karam a buché dur pour se faire une renommée inébranlable dans ce qu’il possède de mieux: la communication à travers sa propre boîte de production «RK Productions» et son organisation «Takreem» qui cherche à sensibiliser la communauté internationale sur la véritable identité Arabe en mettant en relief des réalités si peu véhiculées par les médias.. Masculin dévoile la «Success Story» avec une entrevue qui, loin d’être un simple business interview, permettra de connaître au quotidien, ce jeune père de famille et fier de l’être.

Qui est donc Ricardo Karam?

Je suis un homme de famille qui œuvre à matérialiser ses rêves et ambitions. Je pense que nous façonnons notre destinée ainsi que le chemin que nous parcourons; il faut savoir contourner, cohabiter avec les circonstances et s’enrichir des erreurs commises qui permettent d’aller de l’avant et positiver. J’ai eu l’opportunité de quitter le pays, mais j’ai toujours cru en son potentiel ainsi que notre inébranlable impact. J’y suis resté. Je crois en la justice et au droit des hommes et femmes tout autant que le développement économique du Liban avec une constante: la création de l’emploi. Je crois vivement que ma mission tend à inspirer les autres, les motiver et les pousser à ne jamais abandonner le combat, voire réaliser ne serait-ce qu’une partie de leurs rêves. La vie m’a transformé en citoyen du monde et ce riche métissage de cultures a non seulement forgé mon caractère mais aussi a aidé à faire de moi ce que je suis devenu.

Un mot sur votre parcours…

La télé? Tout a commencé par pur hasard…J’ai travaillé, j’ai voulu me démarquer et j’ai réussi à m’imposer contre vents et marées dans un paysage audiovisuel en ébullition à l’époque. Avec de petits moyens, mes émissions ont décroché un succès fou. J’ai sillonné le monde pour rencontrer les grandes figures, j’ai été le premier à présenter des individus autodidactes et à succès dans beaucoup de domaines. Cela m’a tellement enrichi et enchanté… Et la télé me l’a bien rendu. Plein de ramifications en ont émané, voire des conférences, des panels de discussions, des productions audio-visuelles dans le monde. J’ai même édité des livres intemporels notamment «Rencontres Privilégiées» et «Le Paris Libanais». J’ai signé des documentaires à couper le souffle, à titre d’exemples et pour n’en nommer que quelques-uns, ceux de Raymond Eddé, Alia El Solh, Albert Abela, Rafic Hariri, le Roi Farouk d’Égypte et tout récemment Fairouz… Et puis j’ai fondé «Takreem» qui s’est positionnée aujourd’hui à la tête des initiatives du genre dans le Monde Arabe.

Par quoi se distinguent vos projets?

Mes projets convergent surtout à mettre en avant les réussites et donner de l’espoir. La télévision m’a ouvert des portes et «Takreem» a été un outil de taille venu complémenter cette réussite. Avec «Takreem», j’essaie de promouvoir le monde actuel avec ses diversités pour inciter les jeunes à croire en leurs capacités et surtout croire en ce que leurs pays respectifs peuvent leur offrir. Ceci-dit, je n’arrête pas d’attirer l’attention des jeunes sur le besoin de ne pas se laisser manipuler pour ne pas perdre leur vie en refaisant les erreurs qu’ont faites leurs aînés.

J’avoue simplement que je suis heureux et fier de ce que j’ai pu construire en 25 ans de labeur. Quand je me regarde dans un miroir, je fais attention de savoir si mon regard est adulte ou s’il est resté enfantin… Le jour où mon regard deviendra adulte, je serai très malheureux, il faut garder en soi le vocabulaire de la jeunesse, c’est absolument indispensable…

Qu’en avez-vous tiré?

Maurice Chevalier a dit un jour que rentrer dans le métier de la chanson est comme on rentre dans la religion. La communication c’est pareil. Mon parcours et mon engagement illustrent la tradition de la liberté d’expression qui fait l’ouverture qui fait la richesse du pays. Je pense que j’incarne une des facettes importantes de la société libanaise, parce qu’en interrogeant, avec empathie et respect, ces hommes et ces femmes qui ont fait notre époque et tissé notre temps, j’ai offert au public un véritable partage et une véritable réflexion.

Quels sont vos objectifs futurs?

J’ai plusieurs émissions que je produis simultanément et que diffusent la BBC, la CNBC et la Future TV. J’intègre à partir de septembre les paysages égyptien, tunisien et émirati avec 3 nouveaux concepts. J’ai plein de forums internationaux et de grandes écoles ou universités où je modère des panels et donne des conférences multiples de Jeddah à NYC ou même St Petersburg. Pour «Takreem», il y a beaucoup à faire tant dans le repérage de dossiers des candidats que la sélection du jury ou la cérémonie de remise de prix. Après Beyrouth, Doha, Manama, Paris, Marrakech, Dubaï et le Caire, nous sommes sur le point de finaliser notre prochaine destination. Nous travaillons sur un forum absolument unique jamais réalisé auparavant, qui sera déclenché en mars 2018 au Liban. La préparation de ce gigantesque forum est un véritable challenge pour moi.

Comment vivez-vous la célébrité?

(Rire) La célébrité est tout simplement la manière dont on vit dans sa tête. Il y a des gens qui vivent dans le culte de leur personnage. C’est un choix… On peut exercer un métier public et vivre tranquillement sa vie malgré les yeux sur soi… Le jour où je partirai, je veux que mes enfants se souviennent qu’ils étaient les fils de leur père et non pas de l’homme célèbre que je fus.

Quels sont vos choix au quotidien?

La qualité prime dans tous nos choix, surtout au quotidien. C’est irréversible mais ça ne veut pas dire que seule la forme est importante. Nous optons pour un style de vie qui est simple où nous trouvons le bonheur. Nous sommes pour les produits sains et naturels en art culinaire; d’ailleurs mon épouse cultive des fruits et des légumes organiques.

Nous aimons énormément recevoir dans nos différentes maisons, recevoir ceux avec qui nous avons cultivé une vraie amitié. Par ailleurs, j’aime vivre chez moi entouré de ce que j’aime tel ces murs qui rehaussent les toiles posées; ces couleurs dans certains meubles qui apportent de la gaieté; ces formes qui sortent des sentiers battus. Tout cela ne permet jamais l’ennui; c’est vivant et vibrant, et de qualité certes. Mes choix sont du plaisir et jamais acquis pour la galerie!

En famille, nous adorons faire de grandes randonnées pour découvrir le Liban en voiture, d’où mon choix pour INFINITI que je considère toujours faisant partie de mon critère de qualité. Au début, c’est mon amitié avec Carlos Ghosn et Fayez Rassamny qui a influencé mon choix. Plus tard, je n’arrivais même plus à conduire autre chose…La voiture pour moi est très importante; on y passe le plus clair de son temps et c’est très important qu’on y soit bien à tous les niveaux. C’est aussi un ami qui, bien que silencieux, partage avec nous tous nos secrets et nos confidences. Il est impératif de bien s’y sentir, dans les formes, le cuir, l’élégance, le confort, le volume intérieur, et INFINITI possède tout aussi bien les technologies avancées qui font que nos voyages sont bien plaisants, surtout pour la famille, la mienne étant grande. Facile et agréable à conduire, cette voiture possède tout autant toutes les qualités d’une 4×4 que celles d’une berline familiale, et certainement assure une sécurité indéniable.

En parlant du Liban, comment définir l’identité libanaise?

Je ne me suis jamais posé des problèmes d’identité, même en écrivant en français ou en anglais. Je dirai que l’identité n’a jamais été un problème pour moi, ou si ça été un problème, je me suis constamment efforcé d’en faire un atout. Je trouve que malgré nos souffrances et nos douleurs, nous avons su retrouver la vie, et ça c’est notre force. Être Libanais est devenu une profession, une belle leçon de résistance et de courage.

Pour terminer, pouvons-nous vous mettre dans une catégorie spécifique?

Difficilement, parce que, grâce à notre culture et à mon parcours métissé, je crois que je peux être tendance dans mes choix vestimentaires…vintage dans mon côté attaché à mon patrimoine et à son histoire… futuriste dans ce que je continue d’exercer et assez rock n roll en essayant de pousser la jeune génération à poursuivre ses rêves.